En culture de cannabis, les ennemis les plus dangereux ne sont pas toujours visibles à l’œil nu. Parfois, il ne s’agit ni de moisissures ni de maladies fongiques, mais d’un minuscule intrus presque transparent – le tétranyque. Cet acarien microscopique peut transformer une plantation saine et vigoureuse en un triste spectacle de feuilles jaunissantes et de fleurs qui dépérissent. Et le pire, c’est qu’il agit en silence, souvent bien avant que le cultivateur ne se rende compte que quelque chose ne va pas.
Qui sont les tétranyques et pourquoi sont-ils si dangereux
L’espèce la plus courante est le tétranyque à deux points (Tetranychus urticae). Mesurant à peine 0,4 mm, il est difficile à repérer sans loupe. Il se nourrit en perçant les feuilles et en en aspirant la sève. Au début, cela laisse de minuscules points clairs à la surface des feuilles – résultat de centaines de micro-perforations. Avec le temps, ces taches se rejoignent, la feuille jaunit, brunit, puis meurt.
Premiers signes – comment les détecter à temps
Les tétranyques prospèrent dans des conditions chaudes et sèches, ce qui en fait un problème fréquent en été en extérieur et dans les tentes de culture surchauffées. Un signe révélateur est la présence d’une fine toile soyeuse sur la face inférieure des feuilles ou entre les branches. Si vous remarquez ce type de « toile » accompagné de feuilles tachetées, il est temps d’inspecter soigneusement vos plantes.
Pourquoi il est si difficile de lutter contre les tétranyques
Ils se reproduisent à un rythme fulgurant – dans des conditions optimales, leur cycle de vie, de l’œuf à l’adulte, peut durer seulement 7 jours. Cela signifie qu’une poignée d’individus non détectés peut se transformer en milliers en quelques semaines. De plus, ils développent rapidement une résistance aux traitements chimiques, ce qui fait qu’une seule méthode ne fonctionne généralement pas longtemps.
Comment lutter efficacement contre les tétranyques
- Retrait et isolement – retirer immédiatement les feuilles gravement infestées. Si seules quelques plantes sont touchées, les isoler du reste.
- Pulvérisations naturelles – l’huile de neem, le savon potassique ou les extraits d’ail peuvent réduire la population s’ils sont utilisés précocement.
- Lutte biologique – en culture intérieure, il est possible d’introduire des acariens prédateurs comme Phytoseiulus persimilis ou Amblyseius californicus, qui se nourrissent de tétranyques.
- Ajustement des conditions environnementales – abaisser la température et augmenter l’humidité (par exemple, avec une brumisation ponctuelle) peut perturber leur reproduction.
Prévention – la meilleure stratégie
Prévenir vaut bien mieux que guérir.
- Inspecter régulièrement les feuilles, en particulier leur face inférieure.
- Maintenir une humidité stable et modérée.
- Nettoyer soigneusement le matériel et l’espace de culture après chaque cycle.
- Éviter d’introduire des nuisibles depuis d’autres plantes – se laver les mains et nettoyer les outils avant de travailler sur le cannabis.
Conclusion
Les tétranyques sont un adversaire sournois, presque invisible, mais capable de ruiner des mois de travail. Une détection précoce et une action rapide peuvent sauver une récolte. Et lorsque l’on parvient à mener un cycle complet sans le moindre signe de ces intrus microscopiques, la satisfaction du cultivateur est d’autant plus grande.
